Le bilinguisme mène à des revenus plus élevés, selon une étude
Publié par l'Université de Guelph , Guelph, Ontario
Ce texte est une traduction de l'anglais original. Cliquez sur le lien pour consulter la version originale.
31 août 2010 - Communiqué de presse
Les employés bilingues gagnent davantage que leurs collègues unilingues, même lorsqu’ils n’utilisent pas leurs compétences linguistiques dans le cadre de leur emploi, selon une nouvelle étude de l’Université de Guelph.
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Les professeurs d’économie Louis Christofides et Robert Swidinsky ont examiné les revenus des Canadiens et comparé les écarts salariaux entre les travailleurs bilingues et unilingues, ainsi qu’entre ceux qui doivent parler une seconde langue dans le cadre de leur travail.
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Ils ont constaté que les hommes bilingues gagnent en moyenne 3,6 % de plus que les hommes unilingues, et que les femmes bilingues gagnent 6,6 % de plus que leurs homologues ne parlant que l’anglais. Toutefois, il n’existe aucun avantage financier supplémentaire pour les employés bilingues qui utilisent effectivement le français au travail.
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« Dans le Canada anglophone, les avantages économiques liés à la connaissance du français comme langue seconde sont associés à la connaissance de la langue, et non à son utilisation dans les tâches professionnelles », a expliqué M. Christofides. « Il semble donc qu’il ne soit pas nécessaire d’utiliser activement une seconde langue au travail pour en tirer des bénéfices financiers. »
Publiée récemment dans la revue Canadian Public Policy / Analyse de Politiques, l’étude est la première à explorer la distinction entre la connaissance d’une langue et son usage effectif.
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Pour parvenir à leurs conclusions, les deux chercheurs ont analysé les données du recensement de 2001 de Statistique Canada. Pour la première fois, ce recensement demandait aux répondants non seulement de déclarer leur connaissance des langues officielles, mais aussi les langues qu’ils utilisent au travail. Cela a permis à MM. Christofides et Swidinsky de comparer l’utilisation des compétences bilingues aux revenus.
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Selon Christofides, si les employés bilingues sont souvent mieux rémunérés même sans utiliser leur deuxième langue, cela pourrait s’expliquer par le fait que ces compétences signalent d’autres qualités valorisées sur le marché du travail.
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« Compte tenu de la demande limitée pour le français dans le marché du travail anglophone, une interprétation possible du fait que les travailleurs bilingues gagnent plus que les unilingues est que les compétences en langues secondes sont indicatrices d’autres caractéristiques non mesurées du marché du travail, telles que les aptitudes, les capacités cognitives, la persévérance et la qualité de la formation. Ces caractéristiques peuvent avoir un effet positif sur la productivité et les salaires des individus bilingues. »
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Les deux économistes ont cependant constaté que parler une seconde langue dans le cadre de son travail est rentable pour les employés œuvrant au Québec, où la demande pour l’anglais est plus forte que celle pour le français dans le reste du pays.
Les résultats révèlent que les hommes francophones bilingues du Québec gagnent jusqu’à 7 % de plus que ceux qui ne parlent que le français. Ce chiffre grimpe à près de 21 % pour ceux qui utilisent effectivement l’anglais au travail. Des résultats similaires, mais légèrement inférieurs, ont été observés chez les femmes.
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Concrètement, pour chaque tranche de 1 000 $ gagnée par un homme francophone unilingue au Québec, un travailleur qui connaît l’anglais sans l’utiliser professionnellement touche 70 $ de plus, et un autre qui le connaît et l’utilise au travail gagne 139 $ supplémentaires — soit un total de 209 $ de plus que son homologue unilingue.
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« Au Québec également, une portion significative des bénéfices liés à la connaissance de l’anglais comme langue seconde provient de la connaissance linguistique en tant que telle », affirme M. Swidinsky. « Cependant, en raison de la forte demande pour l’anglais tant au Québec qu’à l’international, une part importante du rendement global — surtout pour les hommes francophones — est liée à l’utilisation effective de la langue en milieu de travail. »
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L’étude a également révélé que les Québécois bilingues qui utilisent les deux langues au travail reçoivent des salaires comparables, que leur langue maternelle soit le français ou l’anglais.
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« De façon générale, l’étude conclut que les gains liés aux compétences linguistiques reflètent les besoins du marché. »
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